L’étude des textiles de la protohistoire est réalisé par Roxane Penisson dans le cadre de sa thèse de doctorat : « La production textile durant la Protohistoire en France Atlantique (XXIIe-IVe siècles av. n-è.) , étude et inventaire du mobilier de tisserand et des vestiges textiles ». Ce travail vient compléter une étude de Master qui avait pour but l’étude des restes textiles protohistoriques en Bretagne.
Ce travail, touchant un domaine peu abordé en archéologie, du moins pour cette période, nous a permis de cerner plus en détails l’évolution des techniques de filage et tissage, leur impact sur la morphologie de l’outillage (pesons de métier à tisser et fusaïoles) et des produits finis (tissu), ainsi que les changements et adaptations au sein des processus de fabrication que cela implique.
Ce projet de thèse reprend partiellement les grandes lignes de ce travail avec pour objectif de vérifier certaines hypothèses en étendant la zone d’étude au quart nord-ouest de la France et l’ère chronologique à l’ensemble de la Protohistoire (2200/52 a.v J.C).
Il nous a été permis d’envisager une analogie entre les outils de tisserand et la nature des fibres employées (végétales et animales), il est probable que l’évolution de ces outils soit également significative d’une adaptation à de nouvelles techniques et structures de tissage.
L’apparition de nouvelles techniques de tissage est également un élément crucial qui peut être cerné et identifié à l’aide d’une méthodologie adaptée incluant les données expérimentales. Par exemple la pratique du tissage de type sergé et par extension l’utilisation des métiers à tisser à plusieurs barres de lices peuvent être révélées par la présence de pesons de faible masse et à la morphologie adaptée à ce type de structures.
Notre volonté de travailler sur ce projet de recherche répond également au faible nombre d’études d’ampleur concernant le mobilier lié à la fabrication textile. S’il peut paraître évident que le filage et le tissage furent des pratiques répandues durant la Protohistoire, les travaux et publications dans ce domaine sont encore trop rares. Aussi nous espérons que l’aboutissement de ce travail aidera à combler la plupart des lacunes concernant l’identification, l’étude et la datation des outils liés au tissage et au filage. Cette étude, en tutorat avec le Centre de Recherche Textile de Copenhague, s’inscrit également dans un projet de recherches